Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rêver, penser, agir

13 septembre 2020

Le bonheur selon Aristote

Le bonheur selon Aristote


"… une hirondelle ne fait pas le printemps, ni non plus un seul jour: et ainsi la félicité et le bonheur ne sont pas davantage l'œuvre d'une seule journée, ni d'un bref espace de temps."  Aristote, Ethique à Nicomaque.

 

Certains nient l'existence de bonheur ou ne veulent pas en entendre parler.

Ainsi le Général de Gaulle à qui on demanda un jour - "Mon Général! Etes-vous heureux ?", répondit: - "Vous perdez la tête !... Vous savez bien que le bonheur n'existe pas!"

 Faisons donc retour à Aristote, ce grand philosophe de la Grèce antique, qui a empoigné la question sans détour et en a fait tout un livre en observant que "…tous assimilent le fait de bien vivre et de réussir au fait d'être heureux. Par contre, en ce qui concerne la nature du bonheur, on ne s'entend plus, et les réponses de la foule ne ressemblent pas à celles des sages. Les uns, en effet, identifient le bonheur à quelque chose d'apparent et de visible, comme la plaisirs, la richesse ou l'honneur: pour les uns c'est une chose et pour les autres une autre chose; souvent le même homme change d'avis à son sujet…

Aujourd'hui, gouvernants, économistes et financiers ont assimilé le bonheur à la réussite et au progrès du niveau de vie, lesquels se définissent comme vie de bien être matériel, de vie d'accumulation et de consommation.

Et d'une certaine façon, ils nous l'imposent dans une tyrannie douce…

Mais le bon et le bien, nous le savons d'instinct est "quelque chose de personnel à chacun et qu'on peut difficilement nous ravir", dit encore Aristote pour qui le bonheur s'identifie principalement à la vertu. 

Vertu!? Le mot semble si désuet et serait même aujourd'hui sujet à plaisanterie.

A une époque où tout se dit et tout se fait sans forcément vouloir l'authenticité ni même un bien clairement visé, et où l'on se satisfait de plaisirs superficiels,… le langage de la vertu s'avère curieux et agaçant!

Aristote se demande encore si "le bonheur est une chose qui peut s'apprendre, ou s'il s'acquiert par l'habitude ou quelque autre exercice, ou si enfin il nous échoit en partage par une certaine faveur divine ou même par le hasard."

Mais il démontre ensuite que les vertus morales ou de caractère telles que le courage, la modération ou la justice s'acquièrent par l'entraînement et la répétition et pense que les vertus intellectuelles comme la prudence et la sagesse sont forcément associées à la raison.  Mais cela suppose à la fois de recevoir un solide enseignement et d'acquérir de l'expérience. 

Oui mais…  Aujourd'hui, il est bien difficile d'avoir une conviction ferme sur le juste et le bien tant il semble qu'il y a de paramètres qui s'entrecroisent dans les événements et situations même les plus ordinaires.  Or si le bonheur dépend du bien… comment y arriver?

Aristote répond que tout citoyen est capable d'une juste perception de la réalité et d'une bonne délibération intérieure afin de se faire une opinion personnelle et décider comment mener une vie bonne. 

Loin de se laisser chosifier par les structures simulacres de plaisir et les gouvernances financières, l'homme ou la femme que nous sommes aujourd'hui doit, de façon d'autant plus responsable sur cette planète agitée, faire preuve de volonté pour comprendre et transformer le monde. Et engager, au Nord comme au Sud,  un mode de vie où chacun et chacune donne et prend sa part de plaisir.

Plaisir! Un mot qu'Aristote associe tant à la vertu qu'au bonheur, mais oui!

"Plaisir et peine s'étendent tout au long de la vie, et sont d'un grand poids et d'une grande force pour la vertu comme pour la vie heureuse, puisqu'on élit ce qui est agréable et qu'on évite ce qui est pénible.

Finalement, le bonheur, c'est peut-être plus accessible qu'on ne le pense, même s'il ne se cueille pas aussi aisément qu'une marguerite!

Il ressemble plus souvent à un buisson de rosiers où il faut se risquer pour obtenir le bouquet espéré.

 

Publicité
Publicité
22 février 2019

âme et vibration

Entendu sur ma radio préférée, ces quelques notes...

"On peut percevoir dans la plupart des non humains, dans les animaux, les plantes et même les objets, quelque chose comme l'amorce d'une intentionnalité, un projet, une conscience qui se donne à voir, pas nécessairement dans le comportement humain mais que l'on peut percevoir dans les rêves, les circonstances un peu exceptionnelles, les visions. Cette perception s'additionne du constat que la plupart des catégories d'être dans le monde ont des corps tout à fait singuliers qui donnent accès à des mondes singuliers"."    

L'âme, ce n'est pas ce qu'on garde après la mort, c'est ce qui fait qu'ultimement on fait confiance en la vie.    

La Bible est écrite uniquement par des hommes. Etrange qu'elle ne parle pas de sexe.

"Il existe une vie intérieure organique placée sous l'autorité de la volonté subconsciente". D. Mérien     

17 février 2019

Une histoire dans trois regards

Écrire sur la crise des migrants demande un fameux talent ! Et sans aucun doute, Geneviève Damas relève le défi, avec justesse et pertinence.

Trois personnages, deux adultes et une ado, parlent en monologue à l’un des deux autres. D’abord Jean Iritimbi, un Centrafricain sans papier qui s’est lié à Patricia, alors cliente parisienne dans l’hôtel où il travaillait, qui est le deuxième personnage. Et la troisième personne, dans la dernière partie du roman, est Vanessa, fille de Jean, traumatisée par le naufrage où ont péri sa mère et sa sœur dans leur voyage pour rejoindre leur époux ou père.

Dans ce roman à trois voix qui se succèdent, se pose avec force la question de l’accueil, de l’immigration, de la clandestinité autour de celui-là même qui vit cette réalité de la fuite : un clandestin ! En regard, Patricia qui ouvre les bras à la fois à l’amour et bien au-delà, en humanité, ouvrant la problématique de l’accueil, de la place de l’autre qui surgit avec sa différence et son mystère, et surtout avec sa liberté.

Ce roman dense est comme un reportage du ressenti et des émotions de chacun des protagonistes, tous trois aux prises avec sa propre histoire et ses rêves. Le lecteur est capté et emmené loin des clichés. Geneviève Damas  raconte simplement une déclinaison du devoir d’humanité, de la noblesse d’âme dans cette histoire presque vraie qui ne peut se refermer tant elle ouvre le regard.

Patricia, Geneviève Damas. Gallimard 2017

17 février 2019

Trois femmes, trois continents Toutes les trois,

Trois femmes, trois continents

Toutes les trois, vaillantes et combatives, à un moment d’épreuve. Récits entremêlés de Sarah, à Montréal, brillante avocate surmenée, atteinte d’un cancer. Ensuite la jeune Giulia, en Sicile, qui doit reprendre l'entreprise en faillite de son père, sinon c’est le drame pour les ouvrières, et enfin Smita en Inde, « intouchable » et condamnée à un travail de honte, « vider la merde », métier dégradant où elle a succédé à sa mère et qu’elle refuse de transmettre à sa fille.

Les trois héroïnes (le mot n’est pas abusif) ne se connaîtront pas, mais le cheveu est au centre de leur histoire à chacune, comme un lien ténu mais symboliquement fort. Leurs destins entrelacés comme une tresse de cheveux, sont racontés en finesse et simplicité. Avec l’auteure, on est révolté.e par le destin de Smita, indigné.e par la mise à l’écart professionnelle de Sarah, touché.e par la détermination courageuse de Giulia.

Livre pour les cœurs en désir de bonté, avec une jolie histoire d’amour et de solidarité, et des bons sentiments qui émeuvent profondément.
Le romantisme affleurant de ce premier roman ne peut lui être reproché alors que les trois existences, racontées à partir d’une intrigue reliant trois continents, expriment des événements douloureux où les protagonistes arrivent à se surpasser et peut-être à trouver leur propre chemin. 

 La tresse, Laetitia Colombni, Grasset etFasquelle, 2017

17 février 2019

Promenons-nous dans les bois…

Peter Wohlleben, forestier, scientifique et conteur nous emmène, en quelques 250 pages, rencontrer la société des arbres, pas si éloignée que ça de la société des hommes !

Dans un style narratif, avec précision et finesse, il raconte ce qu’il se passe au quotidien dans l’écosystème forestier. On y trouve la loi du plus fort, celle du hasard, mais aussi la solidarité entre les plus vieux et les plus jeunes, le partage de nutriments par les racines, la transmission de messages d’alerte, … pour ne citer que quelques exemples. Le tout au milieu de mille espèces d’organismes vivants qui s’entrecroisent, qui pour se nourrir, qui pour s’abriter ou survivre.  Tant de secrets sont à découvrir et de mystères à pénétrer dans ce livre plein d’anecdotes et d’éclaircissements sur la vie de nos chênes, bouleaux, hêtres, épicéa, trembles… qui emballeront notre imagination lors de prochaines ballades en forêt.  

La vie secrète des arbres. Peter WOHLLEBEN. Éditions des arènes, Paris, 2017.

 

Publicité
Publicité
17 février 2019

Azmaa, fille de gaza, journaliste musulmane

Née en 1982, Azmaa Alghoul a grandi dans un camp de réfugiés à Gaza et aurait pu suivre un destin de musulmane soumise aux traditions. Dès les premières lignes du récit, le décor est planté : « Enfants, on jouait beaucoup à Arabes et Juifs. Les uns se cachaient et les autres les cherchaient. En général, les garçons faisaient les juifs et nous, les filles, les Arabes. Parce que les juifs sont plus forts et plus brutaux. Personne ne pensait à ce que ça voulait dire, on ne faisait pas de politique, l’important était de s’amuser. » Très vite, la fillette est taxée de « trop forte » par sa résistance aux injonctions familiales. Elle est souvent frappée par son oncle et sa mère. Elle apprend que « montrer ses cheveux est assimilé à une provocation sexuelle », et que « la femme est à la base de la vie, la mère de l’univers. L’homme a toujours redouté sa puissance, son pouvoir, et il a camouflé sa « peur d’elle » en « peur pour elle ». Pour se protéger, il l’a confinée à la maison et à réduit son rôle social au strict minimum, laissant les religions pérenniser cette structure de dominations qu’elles n’avaient pas inventée. » Azmaa en a déduit que c’est parce que l’honneur des femmes passe avant la terre qu’Israël a occupé le pays ; les Palestiniens s’étant mis à l’abri. Et puis le Hamas a mis la main sur Gaza en prétendant protéger ses enfants du péché.  Or c’est une ville qui ne demande qu’à vivre tout simplement !

Une vocation très jeune

Azmaa est peu assidue à l’école, mais la première Intifada l’entraîne à écrire ses expériences quotidiennes, ses impressions personnelles, les incursions des soldats dans les maisons et les réactions de sa famille et des voisins. 

 Un de ses récits est publié. Et à 18 ans, elle emporte le prix de littérature jeunesse palestinienne. Dix ans plus tard, elle reçoit le prix de Human Rights Watch qui soutient les écrivains «persécutés pour avoir exprimé des opinons contraires à celles de leur gouvernement ». Elle sera encore plusieurs fois récompensée, ce qui n’empêche pas les  arrestations arbitraires, les matraquages et la barbarie des policiers. Azmaa résiste et affronte.  Écrivaine, journaliste pour différentes agences de presse, plusieurs fois licenciée à cause de sa liberté de parole, elle devint bloggeuse durant la première guerre à Gaza en 2008-2009.  Elle ne se contente pas de raconter ce qu’elle voit, elle donne son opinion, elle dénonce, elle s’insurge. Une vraie chroniqueuse politique au creux de l’actualité de rue et des événements plus lourds qui l’entourent. Des amis sont emprisonnés. Elle sait ce qu’elle risque, sa vie même mais reste insoumise. Elle est toujours surveillée, écrivant au bord de l’abîme… « Je connaissais le Hamas pour avoir grandi avec lui, pour avoir vécu dans l’intimité de cette « morale » faite de conservatisme et de règles de conduite soi-disant islamiques – mais en réalité étrangères à la religion comme à toute véritable spiritualité. Si la corruption du Fatah avait joué comme un repoussoir, la rigidité du Hamas ne valait pas beaucoup mieux. »

Mariage, famille, faut-il continuer ?

Aznaa Alghoul devient mère pour la seconde fois. La peur la prend aux tripes et elle doit franchir un subtil passage affectif lié à ses responsabilités familiales. Pouvait-elle encore s’exposer autant ? Mais en 2014, un oncle et plusieurs membres de sa famille, dont des petits enfants, sont tués dans un raid israélien à Rafah, sa maison natale.  Elle est au désespoir et n’arrive plus à croire en la paix. Elle l’écrit sans vergogne! Mais poursuit néanmoins ses combats, bravant les interdits, se présentant les cheveux au vent, déterminée et « trop forte », suscitant des critiques et des menaces terrifiantes.

Sur trois fronts

Azmaa commence alors à écrire un récit passionnant « L’insoumise de Gaza ».  Elle  y raconte sa lutte de journaliste et d’écrivaine poursuivant un triple combat : la résistance à Israël,  la réconciliation interpalestinienne  et la lutte pied à pied contre l’islamisation rigoriste et rampante voulue par le Hamas et dont les femmes sont les premières victimes. Elle continue de dénoncer : « La vérité est qu’il existe une corrélation profonde entre « résistance » et « honneur ». Les mœurs « dévoyées » introduites par l’occupant sont en effet tenues pour une source de corruption permanente pour notre société qui, comme chacun sait, est « décente, morale et craignant Dieu ». Plus l’occupation est dure et plus la « résistance » à cette occupation s’exprime par un raidissement maladif autour de « l’honneur ». Une terrible oppression s’est exercée en son nom : OLP, Fatah, Front populaire, Hamas, tous s’y sont mis. Résistance et honneur sont une régression qui signifie toujours : oppression des femmes. »

Beaucoup de ses amis ont quitté Gaza. Elle y reste. Immensément attachée à son pays natal. Elle reçoit le « Prix du courage en journalisme » de la Fondation internationale des femmes de médias. C’est amplement mérité. On peut la croire, quand elle reconnaît publiquement, que les hommes journalistes voient les choses de plus loin et sont moins sensibles aux souffrances et espoirs des populations. Azmaa Alghoul nourrit un féminisme qu’elle porte politiquement, soutenu par une réflexion philosophique et culturelle qui lui donne de la profondeur. « Le conservatisme criminel est entièrement bâti sur des illusions, des fantasmes, des paroles de parti, de mosquée, de gouvernement… Mais si l’on regarde à l’intérieur d’une personne, qu’y voit-on ? Tout ce qui lui manque est un bon livre. Voilà ce qu’il faut à Gaza, rien d’autre ! Ni gouvernement d’union nationale, ni réconciliation ni merde, ni Hamas, ni guerre. Ce territoire a seulement besoin de s’ouvrir au monde, et c’est le siège imposé par Israël, le Hamas, le Fatah et l’Égypte qui l’interdit – pendant que les États-Unis et l’Europe regardent ailleurs. »

Refermant le livre, le lecteur ou la lectrice reconnaît en cette jeune journaliste et écrivaine de 34 ans, une héroïne, mais pas seulement ! Dans un style simple, elle raconte un combat de femme, qui entre la peur et l’enthousiasme se conduit à la hauteur des événements qui fondent sa vie.

15 février 2019

Ziegler: L’espoir d’abattre l’ordre cannibale du monde

« Il n’y pas d’impuissance en démocratie ! »

Comme cette phrase fait du bien à tout cœur militant! Elle est du sociologue suisse, Jean Ziegler, et même qu’il en a fait un livre où il dit sa colère contre l’ordre oligarchique du monde. Un ordre qui fait honte puisque 1% de multi-milliardaires possèdent autant de valeur patrimoniale que les 99% restant. Ordre ou plus exactement désordre fou puisque toutes les sept secondes, un enfant de moins de douze ans meurt de faim ou de ses suites immédiates ! Or, objectivement, l’agriculture mondiale pourrait nourrir douze milliards d’êtres humains. La lutte contre la faim n’est donc pas une question technique mais de politique et suppose que ceux qu’on appelle naïvement les élites,  défendent la protection sociale et un salaire décent pour tous.

Maïs, blé et riz : pas touche !

Pour Jean Ziegler, altermondialiste qui fut rapporteur spécial auprès de l’ONU sur la question du droit à l’alimentation dans le monde, la lutte contre la faim commence par l’interdiction mondiale de la spéculation boursière sur l’alimentation de base, c’est-à-dire le maïs, le blé et le riz qui couvre 75% des besoins en alimentation.

Pour que les choses changent, Ziegler en appelle à l’insurrection des consciences pour combattre l’oligarchie qui détruit la planète. Ce XXIème siècle voit le réveil des opinions publiques et les mobilisations prennent un tour différent. Les gens n’ont plus envie d’attendre le bon ou le bien vouloir des politiques en qui (pour la plupart), ils ont perdu confiance.  Ziegler, plutôt positif, observe que la nouvelle génération ne supporte pas le racisme dans un bus, mais que son type d’engagement n’est pas d’entrer dans des organisations ou bâtir des stratégies à long terme.  Il voit chez eux l’éruption de l’impératif moral catégorique où la compassion est le fondement de toute valeur morale et de toute société juste.  En fait Ziegler table sur le principe kantien : « Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse valoir comme principe d’une législation universelle.» Là où le vieux philosophe du 18ème était déjà droit-de-l’hommiste avant l’heure, Ziegler est genre d’homme à vouloir soulever les montagnes en prenant les chemins d’espérance. Le titre de son livre fait droit à deux réalités. Dans la première, il se réjouit que le plan de Kofi Annan (ancien secrétaire général des Nations-unies (1997-2006), semble revenir dans les cénacles politiques. Ce « testament » propose deux réformes. La première est que le véto dans le conseil de sécurité doit être interdit  pour les guerres et conflits quand il y a crime contre l’humanité, et la seconde que les cinq sièges permanents doivent migrer entre les nations d’un même continent. Si cette proposition de modification est reprise, c’est parce que les conflits sanglants ne sont plus à la périphérie des grandes nations mais se rapprochent au cœur des pays des cinq permanents.

La deuxième raison d’espoir de Jean Ziegler, c’est de voir des fronts de résistance devant l’oligarchie victorieuse et le banditisme bancaire qui laissent un milliard d’exclus d’une vie décente.  Un peu partout les gens remuent, il se prépare quelque chose, un matin les gens se soulèveront contre l’ordre cannibale du monde.  Jean Ziegler parle d’optimisme de la volonté. Admirateur du Che qui lui a conseillé de lutter  fonctionnaire international pratiquant l’intégration subversive, Ziegler parle d’une force en lui qui dépasse de très loin ce que la raison peut concevoir. A chacun de donner un nom à cette force : pour Ziegler c’est la force d’aimer.

25 août 2018

Avec Mozart

Descente lente et douce vers la beauté la plus légère. Apesanteur profonde et lumineuse. Rare moment de vie où je perçois un souffle divin.

Dieu, rejeté par ma raison, par mon humanité en colère, mais respirant dans la beauté d'une musique.

Journée trop remplie à courir sous prétexte de (bien)faire, de partager, d'avancer...

Besoin de temps pour l'Etre. 

Assez forte pour dire non. je ne redeviendrai pas chenille et ne céderai pas à la lassitude, au dénigrement de moi-même si bien logé dans mon imaginaire féminin hérité de la communauté des patriarches. 

S'enchantent les notes profondes de mon intime féminin.

25 août 2018

Limite

Triste. Je n'ai pas pu donner. Je n'ai rien à donner. Un silence fermé. Juste assez pour ne pas être en tort. Il est reparti.

Ses phares rouges dans le noir.

Je reste à la fenêtre. Le visage dur. Le corps tendu. Qu'il s'en aille… Mon corps n'est pas une manne offerte. Mais un puits fermé, saturé. Qui ne veut plus rafraîchir les hommes, ni les abreuver. 

Est-ce ainsi qu'il faut aimer? Leur donner âme et corps. L'un imbriqué à l'autre. Non c'est surtout le corps qu'ils veulent attendrir pour le pétrir, pour l'envahir. Je ne me fais pas à cette obsession ! Qu'elle soit tendue ou brutale, ou désespérée. Ou même douce, rampante, forte de sa légitimité.

Alors c'est quoi aimer?   Moi j'en ai plus qu'assez.

25 août 2018

Dispute

Bête, toujours très bête.

Un jour, pour une raison d'une particularité obscure, ce qui n'a pas été dit à temps, par paresse ou pour ne pas faire de peine, est brutalement jeté au visage. 
Désastre d'humains qui se font face sans indulgence. 

Or, comment vivre sans indulgence? 
Sans le pardon de l'autre préexistant à quoi que je fasse? 

C'est de la mère que s'apprend d'aimer, et l'amour reste d'elle redevable, toujours en insuffisance par rapport au don, au don de vie pourtant a priori sans attente de retour.

Dans une pièce bruxelloise, , les deux célèbres compères "Bossemans et Coppenolle" sont en froid pour une histoire de concurrence entre leurs clubs de football. Or ils étaient de grands amis auparavant. 
Puis un jour, l'un vient dire à l'autre que leur dispute est trop bête. Et il reçoit cette réponse enthousiaste "Si tu brûles, je brûle", et tous deux s'empoignent joyeusement. 

S'aimer demande toujours de brûler. Jamais de calculer les pas. Et si le conflit surgit, blesse et sépare, un jour le cœur se ressaisit et fonce vers l'autre. Tant pis pour le risque d'être refoulé, tant pis pour le ridicule. Tant pis pour la raison ou la prudence. 

Au cœur seul j'autorise l'indécence et la folie de trop d'emportements.  

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 > >>
Publicité
Archives
Rêver, penser, agir
Catégories
Publicité